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EAN : 9782207111291
544 pages
Denoël (11/10/2012)
3.83/5   58 notes
Résumé :
Istanbul, avril 2027. Sous une chaleur écrasante, la ville tentaculaire fête le cinquième anniversaire de l'entrée de la Turquie dans la Communauté européenne. Quinze ans plus tôt, Israël a frappé les sites nucléaires iraniens avec des missiles thermobariques, provoquant indirectement le pire choc pétrolier et gazier de l'Histoire. Dans Istanbul en ébullition (l'air conditionné coûte trop cher, l'eau aussi), une bombe explose dans un tramway. Cet évènement va boulev... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Après la trilogie lunaire de Ian McDonald, je persiste avec lui, mais dans un lieu très différent : Istanbul.
Luna est une vaste fresque voyant de grands clans familiaux s'affronter pour les ressources sélénites.
Moins vaste (un seul tome), la famille y tient une grande place. Il ya quand même de nombreux personnages turcs, grecs, kurdes.

Quels sont les autres ingrédients du récit ?
- Istanbul : une ville riche, pleine d'histoire, d'histoires, de conflits, de religion, de philosophie, de légendes ...
Je cite
> Istanbul est une superposition de strates, des sédiments imbriqués métamorphiques. Il est ici impossible de planter une rangée de haricots sans mettre au jour les restes d'un saint ou d'un soufi.
- Les nanotechnologies : toute la société semble avoir accepté que l'on s'augmente à l'aide de produits
- Les robots : des robots qui opèrent en groupe, en essaim.
- Des légendes, des djinns, du mysticisme
- L'architecture
- La finance (un peu ardu pour ceux qui ne seraient pas familiers)
- des personnages complexes et attachants
- pas de bons, de mauvais, de chevalier blanc

Tous ces ingrédients font partie d'une ou plusieurs trames. L'auteur prend un malin plaisir à passer d'un point de vue à un autre, voire de sauter brusquement dans le passé d'un des personnages.
Alors on est perdu. Où allons-nous ? Qu'est-ce qui lie tout cela à part qu'une grande partie loge dans "la maison des derviches" ?
Le premier tiers, voir la première moitié du roman est exigeante.
J'ai eu de la peine à lier des épisodes mystiques, des passages parlant de trading financier, des nanotechnologies, de l'histoire d'Istanbul (que je connais mal).
Mais le récit est fascinant et un moment j'ai basculé : des fils pouvaient se rejoindre... et si ... et si ...

À partir de ce moment-là, je suis passé en mode "dévorons le livre" pour accéder au dénouement.
Dénouement de plus en plus clair dans le dernier quart. Je n'avais plus trop de doutes. Mais on s'attache aux personnages et après Luna on craint un sort funeste pour certains
En résumé :
- un magnifique décor
- un roman exigeant tant les personnages et récits sont multiples
- une fin palpitante quand les chemins des personnages se rapprochent.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Prenez les locataires d'une maison des derviches, faites les tourner très vite et regarder ce qu'il en ressort. Dieu ?
A l'instar d'un Cédric Ferrand, Ian McDonald nous conte les tranches de vie de différents personnages dans une Istanbul futuriste assez proche de nous. Là où le premier s'arrête au quotidien, le second y insuffle une intrigue complexe et noueuse, faite de nanorobots, de bio-informatique, de traders, de djinns, de terrorisme, d'intégration européenne, d'homme mellifié et bien d'autres encore.

Une Istanbul à la croisée du passé et du futur, coincée entre tradition et modernité, à la lisière de l'Europe, du Moyen-Orient et des pays de l'Est. Société melting-pot mais pas à l'abri des représentations.
L'auteur nous plonge dans la géographie, l'histoire de cette ville réelle mais imaginée. Tous les détails nous la rendent concrète, proche.
Cette Turquie m'a fait penser à la société israélienne où les traditions religieuses diverses côtoient les entreprises de la haute technologie.

Pas de jugement ici, les personnages sont loin de tout manichéisme. Les islamistes valent, ou pas, ces petits vieux aux sombres secrets ou ces jeunes loups de la finance. Ni noir, ni blanc, ni gris, l'être humain dans toute sa perplexité.

La vie de nombreux personnages est entrelacée dans une intrigue tortueuse à souhait.
Trop. L'auteur s'amuse à nous faire perdre pied car il n'indique pas quel personnage est le narrateur dans les différentes parties. A cela s'ajoute un va et vient entre passé et présent. J'ai trouvé que cette méthode complexifié de manière artificielle cette intrigue somme toute banale. Cette méthode m'a surtout sorti du récit.

Mais cela à l'air d'être aussi la marque de fabrique de l'auteur. Et son style m'a toujours laissé un peu perplexe. Dommage car les sujets traités sont intéressants.

Pour ceux qui ont aimé ces précédents livres, ils se retrouveront avec bonheur en Turquie.
Reste cependant un personnage principal magnifiquement dessiné : Istanbul.
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Byzance, Constantinople, ou Istambul.Trois noms, deux océans, pour une ville, qui n'est peut-être pas la plus belle du monde, mais sans doute l'une des plus envoûtantes pour moi.Alors évidement, quand on auteur de science-fiction s'empare de ce décor historique pour créer une oeuvre puisant un peu dans le cyberpunk, un peu dans la chronique urbaine, un peu dans le roman historique, j'adhère.Histoire de brosser un peu le tableau, ce roman nous décrit les aventures entremélées des habitants d'un tekke (une espèce de couvent pour moines soufis) perdu dans un quartier pas forcément très tendance d'un Istambul du futur proche (aux environs de 2030). Dans ce futur proche, l'injection de nanos (ça va faire plaisir à Yann) est la forme d'augmentation la plus tendance, avant même l'utilisation du ceptep (un nom bien turc - pour ce que le vocabulaire utilisé par l'auteur m'a laissé comprendre - désignant le descendant de notre téléphone portable totallement ubiquitaire). Et ces nanos ont des capacités assez importantes : augmentation de la concentration ou de la mémoire ou alors au contraire amnésie sélective. Bref, c'est un ressort scénaristique bien pratique. Ressort dont l'auteur se passe pourtant, puisqu'un tel outil n'est pas vraiment indispensable dans cette ville servant de pont entre l'orient et l'occident.Un pont, parce que les choses viennent des deux côtés : de l'Europe vient la respectabilité, les droits de l'homme, mais aussi une certaine fin de traditions de marchandages, de l'orient vient la tradition, la légende de l'homme mellifié qui occupera une partie de ce roman, comme le Coran coupé en deux qui réunira une bonne partie des habitants de ce tekke dans une vision entrepreneuriale du monde typique de notre XXIème siècle. Vous trouvez que c'est beaucoup ?C'est normal. Ce roman est écrit sous une forme polyphonique assez classique, à la différence notable que chaque personnage connaît tous les autres dès le début du roman, et que leurs interactions vont les faire tourbilloner les un autour des autres comme les cigognes dans le ciel d'Istambul qui ouvrent ce récit ... ou comme les derviches tourneurs en quête de révélations spirituelles.Et c'est en prenant conscience de ça que je me suis rendu compte que l'auteur était beaucoup plus fin que ce que je croyais. En prenant conscience de ça, et également lors d'une scène absolument incroyable au cours de laquelle un jeune garçon protagoniste (pas très lointain du jeune et prodigieux TS Pivert) se fait poser des espèces de boules quiès de haute technologie, et croit voir un porte-conteneur géant emporter tous les bruits du monde. Cette scène, où le bosphore entre en scène comme un personnage, montre à quel point l'auteur maîtrise les changements d'échelle, qu'ils soient temporels (les flashbacks sont tous brillament conçus) et spatiale (puisqu'on passe d'une rue - ou de tout Istambul - à la micro-calligraphie en un clin d'oeil) pour nous emporter ans une espèce de vertige tourbillonant dans lequel tout change pour rester à sa place ... ou pas.Je ne saurais d'ailleurs même pas décrire comment certains passages, ne rendant pas forcément honneur aux personnages, ont pu me chambouler par ces changements d'échelle, d'angle, de perspective.Et c'est à mon avis la plus grande richesse d'utiliser le moyen de la science-fiction pour nous faire toucher du doigt la richesse absolument stupéfiante de l'histoire et de la complexité de ce monde ottoman, byzantin, ou quelqu'autre nom qu'on puisse donner à cette espèce d'éternel tourbillon qu'est Istambul. Richesse qui est autant spirituelle et religieuse que culturelle : si Istambul est évidement une ville de pratique musulmane, on y trouve aussi des chrétiens grecs, mais surtout une grande variété dans les pratiques musulmanes, que l'auteur évoque sans jamais les décrire - comme il l'aurait d'ailleurs fait de pratiques chrétiennes ou zoltariennes. Et là, je ne peux que m'ennorgueillir stupidement d'être lecteur d'un genre permettant des évocations d'une telle finesse.Autrement dit, c'est un bon, et même un grand livre de science-fiction qui, loin de sortir l'attirail traditionnel du héros se frayant un chemin à la pointe de son pisto-laser, préfère utiliser la richesse descriptive de notre espèce littéraire pour mieux nous révéler, dans le voisin qui est un autre, celui qui nous est semblable.Et c'est réellement une lecture aussi intelligente qu'indispensable pour moi, et pour tous ceux qui peuvent considérer la science-fiction comme quelque chose d'un peu plus intéressant que ces histoires - distrayantes, je le reconnais - de sauvetage de l'univers.
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Une mise en place des pièces du puzzle lente mais magistrale

Dans un genre très différent de Luna (rythme complètement différent), La maison des Derviches impressionne pourtant par la richesse de ses thématiques, la qualité de son ambiance et de l'immersion dans une Istanbul du futur plus vraie que nature, la profondeur de l'historique et de la psychologie des personnages, et surtout par la minutieuse mise en place de l'intrigue, qui ne se dévoile tout à fait que dans les 50 dernières pages, en gros, sur 700. Pourtant, si ce livre est très bon, il ne plaira clairement pas à cette partie du public qu'un rythme très posé / lent, un grand nombre de sous-intrigues et la place importante de la religion, du mysticisme, de l'économie et de l'Histoire dans ce qui est, après tout, un roman Nanopunk, pourra déstabiliser, lasser ou sortir de l'intrigue. Comme beaucoup de grands livres, celui-là va se mériter et récompenser la patience et l'ouverture d'esprit.

Vous trouverez la version détaillée de cette critique sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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Tout commence avec une tête qui saute. Une terroriste se fait exploser le caisson dans un rame de tram-way, heureusement elle en est la seule victime. Necdet qui a assisté à la scène s'enfuit discrètement alors que les micro-robots de la police arrivent sur les lieux.

Non, en fait tout commence par une course poursuite entre un robot campé au sommet d'un immeuble surveillant la scène et un jouet robot piloté par un jeune garçon. Can, 9 ans, s'en sortira de justesse grâce à la connaissance de son quartier.

Finalement, le groupe de 4 vieux amis grecs – dont Georgios – récapitule les événements de la façon la plus précise : « Voyons voir ce que nous avons. Une bombe de faible puissance, pas d'autres victimes que la fanatique. Aucune vidéo de son martyre. Les organisateur – ou d'autres personnes – laissent un robot sur le lieux. » C'est effectivement intrigant.

A l'opposé du spectre sanglant et angoissant du terrorisme, nous avons Ayze, une jeune femme spécialisée dans la recherche et la vente de reliques religieuses. Sa quête est dans la lignée du Da Vinci Code de Dan Brown. Elle chasse un artefact particulier, que dis-je un mythe, une légende, un fantasme : l'homme mellifié capable selon la fable de guérir toutes les maladies, de donner du courage et de rendre invincible.

Entre, les considérations policières et le braconnage d'art, nous fréquenterons le milieu de la finance turque. Les Ultralords constitués d'Adnan ainsi que de 3 collègues traders exercent leur prouesse dans le contrôle du gaz. La Turquie étant un noeud stratégique incontournable dans la région, le plus grand réseau d'oléoducs et de gazoducs de la zone est leur terrain de jeu favori. Or, ils ont un petit projet secret et souterrain susceptible de leur rapporter quelques millions.

Vous devez vous demandez en quoi consiste ce roman qui semble partir dans tous les sens : un attentat, un jeune garçon, des grecs, une négociatrice en art, des traders, mais aussi, une commerciale à la recherche d'un boulot, un imam, un groupe terroriste, des djinns,…

C'est simple, tous ont un point commun : La maison des Derviches.

Critique bien plus complète sur mon blog
Lien : https://albdoblog.wordpress...
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critiques presse (1)
SciFiUniverse
19 septembre 2012
Ian McDonald signe avec La Maison des Derviches un roman qu'on pourrait qualifier de visionnaire […] , passionnant dans son analyse des relations humaines et même touchant dans son approche.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
La loi de la rue ? Quand on est né dans cette rue, quand on a vécu dans cette rue, quand on a travaillé dans cette rue pendant cinquante ans, quand on a vu et qu’on se souvient de tous les changements qui se sont produits dans cette rue et cette ville, quand on connaît les noms écrits sur toutes les portes de toutes les maisons, quand on vient s’asseoir ici pour prendre son thé tous les matins que Dieu fait,alors, il est peut-être possible de parler de loi de la rue. Ils ne sont même pas d’ici, ils ne savent pas comment tout a toujours fonctionné, dans ce quartier ! Ses habitants n’ont jamais eu besoin de cadis, de tribunaux communautaires et de charia ! Ce qu’il faut, c’est connaître les gens, s’entretenir avec eux. Cette société est sensible à la honte. La honte est efficace. Pas la “loi de la rue”. C’est quoi ça, cette putain de loi de la rue ? Veuillez me pardonner, mon père. »
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II s'agit d'une des pièces qu'Ayse aime le plus. Il a fallu distri­buer bon nombre d'enveloppes pleines d'euros pour la soustraire à la convoitise de la police des antiquités. Dès l'instant où son contact au sein de ces services lui a montré le Pentateuque, elle n'a reculé devant rien pour se l'approprier. D'autres auraient pu faire cela pour le prestige, le plaisir de tout contrôler, les sommes en jeu. Pour Ayse, c'était la beauté, la magnificence qui suivait des spirales dans les textes araméens et syriaques vers le grec démotique de l'Oxyrhynchos, l'hébreu mis péniblement d'équerre des étudiants du Talmud de Lisbonne et de Milan, la calligraphie divine des scribes coraniques de Bagdad, de Fès et de l'érudite Grenade. Un courant qui se poursuivrait par les lignes organiques de l'illumination évangélique des monastères allant de Sainte-Catherine à Cluny, sous l'éternelle lumière des icônes grecques et arméniennes, en passant par les détails fins comme des cheveux des miniaturistes persans jusqu'aux lignes consumées par le feu de l'imagination de Blake. Pourquoi vendre de la beauté, si ce n'était pour s'y vautrer ?
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Or sur noir, il y a tout là-haut les étoiles et au-dessous les constellations parties à la dérive des navires et des ferries qui se découpent contre une Asie constellée de gemmes. Il a en face de lui la Corne d'Or, les néons d'Eminönü et les pics des grandes mosquées illuminées par les projecteurs et couronnées par les vols circulaires des mouettes. Le taxi repart dans la clarté brouillée de Rihtim Cadessi et Georgios Ferentinou reste sur le trottoir, un obstacle que doivent contourner des promeneurs envoûtés par la nuit.
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- C'est en tout cas un labyrinthe dans lequel on peur aisément se perdre. Selma a dû vous mettre en garde, et je le fais à mon tour. Certaines personnes ont consacré des années entières - pour ne pas dire toute leur vie - à étudier l'homme mellifié. Bon nombre ont renoncé lorsqu'ils ont pris conscience que s'il était découvert ce ne serait sans doute pas grâce à leurs travaux, ce qui démontrerait que leurs efforts avaient été vains, qu'ils avaient gâché leur existence. Tant que la réalité n'entre pas en ligne de compte rien n'est plus facile que s'égarer dans l'imaginaire, à Istanbul.
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C'est le Jour du Deal.
Le temps annoncé pour le Jour du Deal est lumineux et caniculaire. Des miroitements dansent au-dessus de l'autoroute dès dix heures du matin. Goudron brillant en train de fondre. Drapeau turc qui pend mollement comme une carcasse d'oiseau mort de la hampe dressée au sommet de la colline, de l'autre côté de l'asphalte surchauffée. Adnan est debout depuis l'azan de l'aube. Si la prière est préférable au sommeil, le profit est préférable à tout le reste. Il y a des rituels qu'il convient de respecter un Jour de Deal.
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Videos de Ian McDonald (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ian McDonald
Ian McDonald - La Petite Déesse et autres nouvelles .A l?occasion des Utopiales 2013 à Nantes, Ian McDonald nous présente son nouveau recueil, « La Petite Déesse et autres nouvelles » publié aux éditions Denoël lunes d?encres. Pour en savoir plus : http://www.mollat.com/livres/mcdonald-ian-petite-deesse-9782207111260.html http://www.mollat.com/livres/mcdonald-ian-fleuve-des-dieux-9782070453610.html http://www.mollat.com/livres/ian-mcdonald-maison-des-derviches-9782207111307.html Notes de musique : treasureseason, Return to Dope Mountain, Fjords ®
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