Deux ans après le séisme qui a tué 185 personnes à Christchurch, la deuxième ville de Nouvelle-Zélande a inauguré jeudi 15 août une nouvelle cathédrale en carton. Destiné à remplacer l’église néogothique anglicane détruite en 2011, l’édifice est prévu pour durer 50 ans.

Le bâtiment de carton, pensé par l’architecte japonais Shigeru Ban, apparaît ainsi comme un symbole de la guérison de la ville. « L’ancienne cathédrale représentait la ville de nombreuses façons et nous pensons que la nouvelle prouve, elle, que Christchurch se reconstruit », a expliqué à l’AFP Lynda Patterson, la doyenne de la cathédrale, précisant que l’édifice accueillera des concerts et des expositions.

Sa construction a coûté 5,3 millions de dollars (4 millions d’euros).

« construction d’urgence »

Simple structure triangulaire, la cathédrale est prévue pour accueillir jusqu’à 700 fidèles. Les 98 gros tubes cartonnés de 120 kg chacun qui la composent et font office de poutres ont été étanchéifiés avec du polyuréthane, puis ignifugés, protégeant ainsi les matériaux de l’eau et du feu. Néanmoins, le mois dernier, les pluies torrentielles qui se sont abattues sur Christchurch ont inondé des pans de mur de l’édifice. Ramollis par l’eau, ils ont dû être changés.

Pour l’architecte à l’origine de ce projet atypique, il s’agit de la « construction d’urgence » la plus ambitieuse de sa carrière. Habitué à travailler avec des matériaux bon marché et accessibles, Shigeru Ban s’est forgé une réputation au niveau international avec la construction d’édifices dans des zones sinistrées comme le Rwanda, Haïti, l’Aquila en Italie, les États-Unis après le passage de l’ouragan Katrina, ou son Japon natal.