04 Mai 2022
14:00–15:30

Lieu: CICG | Salle C

Organisation: Geneva Health Forum

Cette session du Geneva Health Forum a été organisée avec le soutien du Geneva Environment Network.

Geneva Health Forum

Le Geneva Health Forum s’est tenu à Genève 3 au 5 mai 2022 pour adresser des questions cruciales pour notre santé telles que la pollution, le changement climatique, comment opérationnaliser des concepts tels que “Une seule santé” et “santé planétaire”, quels sont les vecteurs environnementaux de pandémies, la résistance aux antibiotiques, ainsi que de nombreuses autres thématiques passionnantes.

A propos de cette session

Les dégradations de l’environnement ont un impact de plus en plus important sur la santé humaine. Bien que les preuves scientifiques s’accumulent et qu’une prise de conscience émerge dans la société, les nécessaires changements tardent à se mettre en place.

La société civile ne reste pas inactive et de nombreuses associations anciennes ou nouvelles font entendre leur voix et mènent des actions concrètes. A l’image des activistes qui ont fait progresser la lutte contre le VIH dans les années 90, le mouvement pourrait venir des communautés elle-même.

Cette session a mis en valeur le rôle de 5 associations, qui chacune à leur façon, ont décidé d’agir.

Internvenant-e-s

André Cicolella

Cofondateur et Président, Réseau Environnement Santé

Philippe Chamaret

Directeur, Institut ecocitoyen

Mallory Guyon

Porte-parole, Collectif Coll’Air Pur Santé de la vallée de l’Arve

Sonja Hediger

Docteur, Doctors for Extinction Rebellion

Olena Zotova

Présidente, Réseau d’action pour la santé durable du Québec

Diana Rizzolio

Coordinatrice, Réseau environnement de Genève

Video

Cette session a été diffusée en direct sur YouTube.

Résumé

Diana Rizzolio | Coordinatrice, Geneva Environment Network

Comme ne cesse de le répéter le secrétaire général des Nations Unies et mes collègues, notre planète fait face à une triple crise du dérèglement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution. Toutes ces crises ont un impact sur notre santé. Bien que les preuves scientifiques s’accumulent et qu’une prise de conscience émerge dans la société, les nécessaires changements tardent à se mettre en place.

Les panels tels que le GIEC – Groupe International d’Experts sur le Climat (dont le siège est à Genève), mais aussi l’IPBES pour la biodiversité ont une importance capitale dans ce contexte. En outre, l’Assemblée pour l’Environnement des Nations Unies a récemment pris la décision de mettre aussi en place un panel d’expertise scientifique pour les questions liées au produits chimique, les déchets et la pollution.

Des experts nous donnent donc des preuves scientifiques des crises environnementales auxquelles nous faisons face, avec des scénarios sur ce qui nous attend. Mais la mise en place de mesures de gouvernance pour éviter ou palier à ces crises est souvent lente, comme on le voit dans le domaine du climat pour lequel le GIEC existe depuis plus de 30 ans.

Les membres du panel aujourd’hui sont des sortes de héros qui mobilisent leurs communautés pour faire en sorte que des actions soient prisent par les autorités pour que prévenir ces crises qui ont des impacts important sur notre santé. Nous sommes donc dans l’action environnementale, parce que les atteintes à notre environnement ont des impacts inacceptables sur notre santé. Nous avons des communautés qui se mobilisent pour que les autorités agissent et développent des réglementations essentielles.

André Cicolella | Cofondateur et Président, Réseau Environnement Santé

Le Réseau Environment Santé (RES) a été créé il y a une quinzaine d’année pour promouvoir la santé environnementale. Sa première campagne en 2009 visait l’interdiction des biberons au Bisphénol A, un exemple qui démontre la nécessité de l’urgence d’une politique en matière de santé environnementale. Le Bispénol A est un perturbateur endocrinien, c’est-à-dire une substance chimique qui agit sur l’équilibre hormonal engendrant ainsi des risques de santé accrus. Cette campagne rencontre un franc succès avec l’interdiction de la commercialisation de ces biberons par le Sénat français en mars 2010, puis pas l’Union Européenne en novembre de la même année.

L’exposition aux perturbateurs endocriniens pendant la période fœtale est déterminante pour la santé de l’enfant, et donc des générations futures. Un changement de paradigme des perturbateurs endocriniens est donc essentiel ; il y a urgence. C’est dans cette perspective que nous avons réussi à obtenir un vote unanime des députés et sénateurs français pour interdire le Bisphénol A également dans les contenants alimentaires. Cette expérience montre qu’il est tout à fait possible de convaincre les décideurs politique.

Le RSE conduit par la suite plusieurs autres campagnes :

  • L’interdiction du perchloréthylène dans les pressings en France. Le perchloréthylène est une substance toxique perturbateur endocrinien, dont les effets néfastes sur les travailleurs, les populations riveraines et l’environnement sont prouvés. Cette substance sera interdite en France dès 2023, et remplacée par des processus à base d’eau.
  • La Stratégie Nationale Perturbateurs Endocriniens, adoptée en 2014 et marquant une reconnaissance du changement de paradigme en la matière avec l’objectif de réduire l’exposition de la population. Cette stratégie est importante, car on ne peut pas le problème ne peut être résolu en s’occupant d’une substance chimique à la fois.
  • Charte d’engagement des Villes et Territoires sans Perturbateurs Endocriniens, une campagne visant à protéger la population and les écosystèmes de l’exposition à ces substances toxiques. Cette charte vise l’élimination des perturbateurs endocriniens dans les pesticides et l’alimentation, ainsi que dans tous les contrats et achats publics, et favorise une communication transparente auprès des collectivités. Le signal que le RSE avait lancé en 2009 s’est élargi et on a maintenant une décision politique forte, notamment au Parlement européen, qui vise l’élimination de 2000 substances toxiques d’ici 2030.
  • Opération zéro phtalates, une substance trouvée communément dans les plastiques, les cosmétiques et l’alimentation ultra-transformée. L’exposition aux phtalates pendant la grossesse augmente les risques de maladies infantiles. Ce projet vise à rendre visible cette pollution invisible.
  • Appel de Grenoble pour un « GIEC » de la santé environnementale ; lancé par le Collectif InterAssociatif pour la Santé Environnementale. On a besoin de faire la synthèse des connaissances scientifiques pour éclairer la décision politique. Si on veut s’attaquer à la crise sanitaire dans laquelle nous sommes et aux risques de crise sanitaire à venir, il faut une vision d’ensemble.

Philippe Chamaret | Directeur, Institut écocitoyen

Fos-sur-Mer est une ville industrielle française qui héberge une zone industrielle et portuaire de 10’000 hectares, l’une des plus grandes d’Europe. Fos héberge des industries lourdes, qui sont fortement émettrices et diverses (raffinage, sidérurgie, logistique et transport, déchets, et stockage de l’énergie). L’ensemble de ces émissions de polluants provoquent une exposition des population riveraines à des substances toxiques et diversifiées, et ce de façon intense. Il s’agit d’un mélange de polluants dont on ne connaît pas l’effet précis sur la santé.

Lors de la construction et dans les années 1970, aucun soulèvement de la population ne s’est produit. En effet, l’ensemble de la population travaillait ou était dépendante des industries. Mais dans les années 1980 et 1990, des départs en retraire massifs et une période de chômage a fait émerger une population qui connaissait l’industrie mais n’y travaillait plus.

A cette période, la ville de Marseille a décidé d’installer son incinérateur à déchets à Fos, un événement qui a cristallisé la mobilisation des citoyens. Les gens se sont enfin posé la question des effets de l’activité industrielle sur la santé, pour découvrir avec surprise qu’on ne savait pas. La connaissance s’arrêtait au strict nécessaire pour suivre les limites réglementaires, et ne permettait donc pas d’évaluer réellement les risques sur la santé.

En effet, entre les limites réglementaires et la réalité du territoire, c’est-à-dire les effets de polluants sur la population, il y a une différence énorme. Cet écart a fait que les autorités n’ont pas pu répondre aux aux questions de la population qui s’est alors soulevée contre la construction de l’incinérateur. Les autorités ont répondu en développant une politique scientifique de territoire, dont le principe est de développer la connaissance pour soutenir la décision. L’Institut écocitoyen vise à faire le lien entre les connaissances scientifiques précise et les décisions qui vont être prises après. Il suit trois principes fondamentaux :

  • Etudier tous les milieux dans une même recherche (sol, air, systèmes marins, santé, etc). Ceci permet d’aller au-delà des silos disciplinaires existants dans la recherche.
  • Lier systématiquement environnement et santé
  • Impliquer les citoyens dans le développement de la connaissance

Mallory Guyon | Porte-parole, Collectif Coll’Air Pur Santé de la vallée de l’Arve

Mallory Guyon est médecin généraliste et de la petite enfance. Elle a décidé de s’engager dans le domaine de la santé environnementale après avoir été confrontée à un paradoxe : la population suffoque dans les montagnes, au pays du Mont-Blanc. La pollution de l’air était un sujet tabou dans la Vallée de l’Arve, car cela dérange le tourisme et l’économie locale.

Pourtant, la pollution est réelle et visible toute l’année, dû au trafic portier, au trafic international des camions, usines de décolletage, les incinérateurs, une usine de graphite carbone, le problème du chauffage au bois l’hiver et une haute densité de population. Passy est la commune la plus polluée de France. Après que son enfant de 6 mois ait été malade d’une bronchiolite pendant 18 mois, Mallory Guyon a compris que l’air était pollué. Un médecin de la région lança l’alterte et des manifestations citoyennes ont été organisées. En 2017, l’étude EQIS en 2017 rapporta 85 morts prématurés liées à la pollution de l’air dans la Vallée de l’Arve.

Le collectif citoyen Coll’Air Pur Santé se mobilise pour alterne la population et faire avance les politiques sur le sujet. Le collectif s’est fait connaître grâce aux médias locaux, qui ont publié leur étude environnementale autofinancée sur la quantité de métaux lourds anormale dans l’air. Le but était de de pousser les élus locaux à agir pour retrouver un air respirable, le bonheur de nos montagnes et la santé de tous. Le collectif a réalisé plusieurs analyses environnementales, toutes avec des résultats effrayants, et à interpeller la préfecture. Il a aussi lancé des procédures judiciaires avec 540 plaintes contre X et plus d’une douzaine de dossiers médicaux. Dans l’une d’elle, l’Etat a été reconnu fautif, mais n’a pas été condamné.

Le collectif organise également des marches pour l’air et le climat et est très actif sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux. D’autres actions ont lieu pour montrer l’exemple et motiver la population, afin de faire suivre la politique. Le collectif a tissé des liens avec l’Association Locale pour la Qualité de Vie à Passy et a également créé un collectif médical départemental, le Collectif Environnement 74. Ce dernier vise à former les professionnels de santé, éduquer la population et pousser les politiciens du département à prendre des actions fortes pour la santé et l’environnement. Au niveau national, le collectif est engagé avec d’autres associations afin de vulgariser la science et d’organiser des actions nationales. Il participe notamment à l’appel de Grenoble pour un GIEC de la santé environnementale. Enfin, il vise à créer l’Institut écocitoyen du Mont Blanc, afin de soutenir la recherche et mobiliser les élus.

« La mobilisation écocitoyenneté doit être forte. Nous sommes tous des héros ; vous pouvez changer le monde, la santé et l’environnement. Il faut juste se lancer. En quatre ans, nous avons pu faire que la pollution de l’air ne soit plus un tabou. Maintenant on peut en parler et poser des questions. Tout le monde est engagé car c’est urgence sanitaire pour nos enfants et nos montagnes. C’est grâce aux citoyens et à leur pression qu’on pourra changer les décisions politiques pour avoir un air respirable et une bonne santé pour tous. »

Sonja Hediger | Docteur, Doctors for Extinction Rebellion

Le mouvement Extinction Rebellion (XR) repose sur trois revendications : (1) déclarer l’urgence climatique et informer réellement la population sur la crise climatique, (2) atteindre le zéro émissions d’ici 2025, et (3) mettre en place des assemblée citoyennes avec un pouvoir décisionnel. C’est aussi un mouvement qui a des principes et valeurs, qui parlent du soin à soi-même pour permettre le soin aux autres et le soin de la planète.

Le moyen qui a été choisi par XR pour parvenir à ses buts est la désobéissance civile. Par ce biais, le mouvement a pu obtenir l’attention des médias. Au début en 2019, le mouvement a été considéré comme des terroristes. Cependant, la population et les politiciens se rendent à présent compte qu’on a besoin de gens qui réveillent et qui disent la vérité. Les actions de XR toujours non-violentes, surtout par rapport à la violence qu’on fait subir à notre planète.

Le mouvement XR compte beaucoup de soignants et c’est ainsi que Doctors 4 XR s’est constitué en fin 2019. Ce nouveau groupe a tenu une conférence au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) avec des intervenants de qualité qui ont mis en avant le caractère urgent de la situation et la nécessité de s’engager. Cette conférence a touché beaucoup de monde. Une soixante de soignants ont accepté de désobéir lors d’une action quelques jours pour tard afin de dénoncer l’inaction du gouvernement.

La population et les élus doivent se rendre compte qu’il y a un lien étroit entre destruction de l’environnement, pollution et santé. Actuellement, ce lien n’est pas fait. C’est pourquoi Doctors 4 XR a mené une action devant l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Réunis d’abord sur la place des Nations, le groupe a ensuite délivré un message à tous les ministres de la santé réunis lors de l’Assemblée mondiale de la santé. Pour cette grande action avec plus 200 professionnels présents, la couverture médiatique en Suisse a été très faible.

Le mouvement continue de tisser des liens avec d’autres réseaux et ses participantes et participants continueront à être dans la rue, parce que c’est nécessaire. Beaucoup d’entre eux s’engagent soit politiquement, mais aussi dans la résilience, dans une autre vision du système de santé, d’enseignement à la population sur comment prendre soin de soi-même et de la planète en même temps.

Olena Zotova | Présidente, Réseau d’action pour la santé durable du Québec

Le Réseau d’Action pour la Santé Durable du Québec (RASDQ), tout comme les autres exemples présentés dans ce panel, viser à mobiliser la population pour agir sur le pôle environnement-santé. Ce réseau d’action est parrainé par l’Association pour la Santé Publique du Québec et le Ministère des Relations Internationales du Québec. Ces deux acteurs sont engagés dans la réalisation d’une santé durable dans la région et au-delà.

Le RASDQ a été construit sur la base d’une littérature académique qui a fait ses preuves, sur la façon dont les soignants peuvent mobiliser les communautés en se basant sur des expériences et des histoires personnelles. Ce réseau est basé sur un leadership interdisciplinaire, donnant à toutes les personnes du secteur de la santé une voix pour soutenir et atteindre les objectifs du mouvement. La mission du RASDQ est de préserver une santé durable et un environnement durable au Québec. L’objectif général est de mobiliser durablement et stratégiquement les acteurs de la santé et des services sociaux du Québec autour de cette mission.

Le RASDQ regroupe 20 organisations de santé et services sociaux, soit environ 1500 personnes. La structure de gouvernance partagée du RASDQ est basée sur une table ronde des organisations membres. Le RASDQ s’inspire du cadre de responsabilisation sociale de l’OMS élaboré à la fin des années 1990. Celui-ci met l’accent sur la nécessité de mettre en relation les professionnels de la santé, les établissements universitaires, les communautés, les administrateurs de la santé et les décideurs afin de créer une plateforme où les gens peuvent communiquer leurs besoins et collaborer pour créer un système de soins de santé basé sur les besoins des gens.

Ensemble, ces acteurs agissent dans le sens d’un agenda commun, élaboré dans le cadre d’une charte pour une santé durable au Québec, qui repose elle-même sur trois piliers principaux : (1) limiter les changements climatiques, (2) soutenir les communautés durables, et (3) développer un système de santé durable et neutre en carbone.

Le RASDQ a déposé une pétition pour un système de santé neutre en carbone au Québec l’Assemblée nationale. En outre, plusieurs campagnes d’opinion et d’autres ressources ont été publiées dans différents médias. Le renforcement des capacités et les formations ont été développés en termes de projets locaux et d’action climatique. La collaboration dans le secteur des soins de santé s’est développée dans le but de briser les silos existant entre les disciplines et de créer une plateforme qui permettra de les briser. En construisant un mouvement, le RASDQ a pu obtenir le soutien d’entités traditionnellement plus conservatrices du système de santé, ce qui a permis d’accroître l’ambition du système de santé.

Compte tenu de l’objectif de produire un changement social positif, RASDQ est réceptif à l’apprentissage des meilleures pratiques issues d’autres expériences et suivant le modèle de l’impact collectif. Le RASDQ vise à surmonter les défis liés aux ressources et au financement limités et, surtout, à s’engager de manière plus soutenue auprès des décideurs politiques et des institutions. En ce sens, les fonds ne sont pas seulement nécessaires pour financer les grands projets, mais aussi les collaborations communautaires et les liens entre organisations qui ont le pouvoir de créer un changement social et des structures sociétales plus durables.

Q&A

Q : Quels sont les défis et stratégies pour mobiliser les communautés ? Et qu’en est-il de la dimension du genre ? Il semble que de nombreuses femmes s’engagent dans la défense de la santé environnementale dans les mouvements citoyens, mais qu’elles sont beaucoup moins nombreuses dans les processus de décision.

André Cicolella : Le point commun entre ces organisations est l’effort pour mettre en lumière les différents liens entre la santé et l’environnement, car nous apprenons constamment de nouvelles formes de pollution invisible par exemple. Le rôle des ONG est donc de rendre visible la pollution invisible. D’un autre côté, bon nombre des mesures prises pour réduire les risques sanitaires et la pollution en sont même les principales causes. Il est donc nécessaire de prendre des mesures plus nombreuses et plus cohérentes fondées sur des données scientifiques.  Les communautés rurales sont tout aussi touchées, voire pire dans certains cas, par les polluants et les pesticides invisibles. Elles sont en effet impliquées dans notre action par le biais de l’engagement des autorités et des acteurs locaux, qui présentent un niveau impressionnant de sensibilisation aux risques et aux impacts des facteurs environnementaux sur leur santé car ils ont une relation plus étroite avec les citoyens. Nous adoptons principalement deux stratégies pour intégrer les acteurs du niveau local. Premièrement, en intégrant les associations de défense de l’environnement qui ont travaillé sur ces enjeux. Deuxièmement, pour intégrer une plus grande partie de la population, nous l’avons incluse dans le processus de recherche pour identifier les solutions environnementales. L’endroit où nous travaillons est assez rural et caractérisé par un fort attachement des gens à l’environnement dans lequel ils vivent.

Mallory Guyon : Notre mobilisation a lieu dans une région de montagne qui vit du tourisme et où il était donc très difficile d’agir. Ce qui a fait la différence, c’est la composition de notre comité entièrement féminin, réuni par la peur des répercussions sur la santé des enfants. La réaction initiale du système judiciaire a été loin d’être positive, nous qualifiant d' »hystériques », mais notre persistance et notre stratégie visant à exploiter les médias ont porté leurs fruits. Il n’en reste pas moins que les preuves scientifiques doivent être complétées, ce qui rend nécessaire une large participation du public.

Q : Le panel du jour est composé uniquement d’organisations venant des pays du Nord, alors que les pays du Sud sont très affectés par les impacts environnementaux. Comment vos organisations impliquent-elles ou ont-elles l’intention d’impliquer à l’avenir les organisations et les acteurs du Sud sur ce sujet ?

Diana Rizzolio: La composition du panel est liée au choix d’organiser cet événement en personne, ce qui rend plus difficile la présence des personnes du Sud global, notamment en raison des restrictions du COVID. Le GEN veille toujours à ce que la composition de ses événements soit équilibrée en termes de genre et de région géographique.

Sonja Hediger : La Rébellion des Médecins pour l’Extinction est un mouvement très international ; il s’appuie sur des outils de mobilisation qui sont partagés dans le monde entier.

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