dimanche 10 octobre 2010

Défendre la culture ne suffit pas !

Défendre la culture québécoise ne suffit pas. Plus que jamais, il s’agit d’en faire la promotion partout au Canada et partout dans le monde. Ce que les artistes attendent, c’est d’avoir la possibilité de faire connaître leur création pour divertir et émerveiller; c’est échanger et interagir avec les créateurs et les publics d’ici et d’ailleurs.

Au plan économique, la culture est une source de richesse. Les programmes de tournées et de promotion des artistes doivent être vus pour ce qu’ils sont : des investissements. L’exportation des œuvres culturelles crée des emplois, stimule le tourisme, attire les regards des investisseurs et des voyageurs. De plus, à travers le développement et l’ouverture des marchés canadiens et internationaux, les créateurs et artistes voient ce qui se fait ailleurs, y apprennent de nouvelles techniques, y trouvent l’inspiration pour leur prochaine création. Chaque tournée de nos artistes dans le reste du pays ou à l’étranger leur permet d’enrichir leur œuvre.

Et chaque jour notre identité collective s’enrichit, elle aussi, de l’apport des artistes que nous apprécions. Chaque tableau, chaque chanson, chaque performance nourrit l’image de ce que notre société et notre époque représentent : notre identité n’est pas figée. Les artistes étrangers que l’on accueille et les séjours réalisés à l’extérieur par un créateur d’ici transforment et enrichissent notre culture, et donc notre identité, en l’ouvrant au monde. Les artistes nous renvoient à travers leurs œuvres une image de nous-mêmes chaque jour renouvelée.

La posture défensive amène un repli sur soi qui ne peut que nuire à la vitalité culturelle. C’est pourquoi on profite tous des échanges de nos créateurs avec les artistes et les cultures d’ailleurs. En tant que député, je m’engage à faire la promotion de la culture produite au Québec et particulièrement dans Laurier-Sainte-Marie, un comté où vivent un très grand nombre de créateur de toutes disciplines.

dimanche 19 septembre 2010

Les déserts alimentaires : le fédéral peut aider

Pour reconquérir le coeur et la raison de l’électorat des comtés dits ‘orphelins’, le Parti libéral du Canada devra expliquer par des exemples bien concrets le rôle constructif que pourrait jouer un député fédéral dans la vie de tous les jours. Il devra réapprendre aux gens à voir leur député fédéral comme quelqu’un qui peut réellement faire avancer les dossiers de comté, et qui peut le faire en trouvant des solutions durables aux problèmes.

Voici un exemple concret où le député fédéral peut jouer un rôle constructif: la direction de la santé publique de Montréal a récemment réuni les médias pour sensibiliser la population à la problématique des ‘déserts alimentaires’.

On vit dans un désert alimentaire lorsqu’on est incapable de trouver des aliments santé, des légumes et des fruits frais à moins de 500 m à pied ou 3 km en voiture de chez soi.

Il y a quelque temps, la responsable d’une cuisine communautaire m’expliquait que dans son quartier, une personne bien portante devait marcher 15 minutes pour trouver un endroit où acheter des fruits et légumes.

On ne parle pas ici des Marchés Jean-Talon ou Atwater. On parle d'un dépanneur du coin qui vendait quelques pommes ou quelques laitues plus ou moins fraîches.

Cette dame dirigeait un organisme qui travaille auprès des personnes âgées et handicapées, par définition moins mobiles. Pour eux, les 500 mètres de marche se transforme en une éternité et rend inaccessible la nourriture saine.

Vous imaginez donc très bien à quel point la cuisine communautaire dirigée par cette femme joue un rôle essentiel dans l’accessibilité de la nourriture et des aliments frais pour des personnes ayant la santé fragile. Or, cette cuisine communautaire est actuellement menacée de fermeture parce que son association n’a pas l’argent nécessaire pour faire les rénovations imposées par la ville pour respecter les normes de salubrité.

Je reviens à la direction de la santé publique de Montréal.

Dans son communiqué, la direction de la santé publique invitait, et je cite : « les acteurs locaux et les citoyens à amener des solutions durables à l'amélioration de l'offre de fruits et légumes frais dans les quartiers mal desservis ».

Pour moi, un député fédéral est justement, d’abord et avant tout, un acteur local qui peut amener des solutions durables aux problèmes bien concrets comme celui des ‘déserts alimentaires’.

Pour moi, un bon député fédéral est quelqu’un qui souhaite apporter des solutions durables à des problèmes bien concrets que vivent sur une base quotidienne les résidents du comté qu’il représente.

Un bon député n’est certainement pas quelqu’un qui utilise le prestige de son poste pour voyager de par le monde en vendant l’idée d’un troisième référendum sur la séparation, laquelle n’apporterait aucune solution à quelque problème que ce soit.

Un député fédéral, c’est quelqu’un d’accessible et de disponible, qui travaille avec les autres élus locaux et citoyens engagés comme cette femme dont la cuisine communautaire est menacée de fermeture.

Un député fédéral travaille avec ses collègues de partout au pays et qui sont en contact avec des problématiques similaires.

Un député fédéral collabore avec les députés d’autres provinces pour apprendre les meilleures pratiques et pour proposer des solutions aux citoyens de son comté.

Il y a à peine un mois, le Parti libéral du Canada mettait de l’avant sa nouvelle Politique alimentaire nationale, qui se veut une solution durable à la crise de la santé associée à l’alimentation. Avec l’apport des députés fédéraux, cette politique a le potentiel d’apporter une aide concrète aux personnes qui, comme cette dame et sa cuisine communautaire, se sont donné pour mission d’aider les gens à avoir une alimentation saine.

J’ai parlé du problème des déserts alimentaires, mais j’aurais pu parler des problèmes généraux de pauvreté, de chômage, de violence conjugale, d’itinérance et de manque de logements abordables qui affectent tant de personnes. Ou j’aurais pu parler de la richesse économique et sociale amenée par la communauté artistique, par les étudiants, les travailleurs autonomes et les entrepreneurs sociaux, très nombreux dans le comté de Laurier-Sainte-Marie. Le gouvernement fédéral doit ouvrir les portes et créer des opportunités pour ces personnes, à ces groupes qui travaillent au développement social et économique de nos communautés.

Après 20 ans d’inertie bloquiste, il faut plus que jamais rappeler que le gouvernement du Canada peut jouer un rôle capital dans la résolution des problèmes et dans le développement de notre région.

Et il faut pour cela élire un gouvernement libéral.


Philippe Allard
Candidat du PLC dans Laurier-Sainte-Marie

mercredi 25 août 2010

La construction idéologique de la différence du Québec : le cas des armes à feu

La rhétorique de la 'différence' du Québec est fréquemment utilisée par le Bloc Québécois pour justifier sa raison d'être en tant que défenseur des intérêts du Québec. Or, cette rhétorique politique de la 'différence' est fortement ancrée dans les médias nationalistes où sont le plus souvent mises en relief les différences entre le Québec et les Québécois et le Canada et les Canadiens, au détriment de ce qui est partagé et commun. La construction politique et médiatique d'une différence gonflée et artificielle du Québec vis-à-vis du Canada est ainsi un trait marquant de la politique québécoise. J'essaierai de montrer qu'en plus d'être fausse, cette façon de voir le monde à travers ses différences rend difficile la collaboration en vue du règlement de problèmes politiques importants partagés par tous les Canadiens. Rarement un jour ne passe sans que cette construction idéologique de notre 'différence' ne s'opère sous nos yeux, à tel point qu'on traite d'aveugles ceux qui refusent de regarder à travers les lunettes de la différentiation.

Ce fut le cas encore aujourd'hui, dans un article du Devoir analysant les résultats d'un sondage sur les perceptions des Canadiens sur la question des armes à feu. Le ton est donné dès le premier paragraphe de l'article : « L'abolition du registre des armes à feu revient au centre des débats à Ottawa et un nouveau sondage montre que les Canadiens sont nombreux à souhaiter sont démantèlement. Sauf au Québec, qui fait bande à part ». Et plus loin, dans un paragraphe intitulé « Le Québec à part », on se fait répéter, pour être bien sûr que nous avons compris : « Dans le sondage Angus Reid, on constate sans surprise que le Québec fait bande à part »

On peut facilement déconstruire cette affirmation de la 'distinction' québécoise en regardant une à une les questions du sondage, plutôt que la seule question pour laquelle la population du Québec s'exprime de façon légèrement différente (et encore).

La première question est la suivante : « In your view, is gun violence in Canada a very serious problem, moderately serious, not too serious or not a problem ». À cette question, 76% des Québécois on affirmé que la violence représentait un problème grave (très grave ou modéré), contre 71% des ontariens (une différence de 5%) et 66% des Britanno-colombiens (10% de différence).

Voici une autre lecture, axée sur ce que les gens ont en commun : 71% des Ontariens, soit un peu plus de 9 millions de personnes, partagent l'avis des 76% de Québécois, soit près de 6 millions de personnes, qui estiment que la violence par les armes à feu constitue un problème. Cela fait 15 millions de personnes. À l'échelle du pays, on parle d'un total de près de 24 millions de personnes (soit 70% des répondants), y compris 6 millions de Québécois. Jamais l'article ne fait mention de cette similarité, et un parti comme le Bloc est allergique à ce type d'identification des Québécois aux autres Canadiens.

La seconde question est la suivante : « Some people have called for a complete ban on handguns in Canada. Which of these statements comes closer to your own point of view » Le premier énoncé est le suivant: "A complete ban would be justified, since current regulations are not working and guns stolen from legal owners are being used in crimes". 57% des Ontariens, contre 54 % des Québécois et 49% des Britanno-colombiens voient leur point de vue reflété par cet énoncé, la moyenne canadienne étant précisément 49%. Encore ici, ce que partagent les Québécois avec une majorité écrasante de Canadiens pourrait facilement ressortir si on se donnait la peine de le faire. S'il y a différence des Québécois, elle ne ressort pas à travers cette question, bien au contraire.

La similarité entre les opinions des Ontariens et des Québécois apparaît également dans les résultats de la question suivante : « Do you think it should be legal or illegal for ordinary citizens to own firearms ? ». À cette question 53% des Ontariens et 54% des Québécois ont répondu que la possession d'arme à feu devrait être illégale. Les chiffrent parlent d'eux-mêmes.

Ce qu'une telle analyse première analyse permet tout d'abord de constater est que des pourcentages similaires d'Ontariens et de Québécois pensent la même chose sur la question des armes à feu. Cette proximité de pensée est constamment passée sous silence au profit de la rhétorique de la différence Québécoise.

Mais nous aurions tort de nous arrêter à cette similarité entre nos deux provinces autour de cette question, car tôt ou tard cela nous amènerait à faire notre propre construction idéologique des différences des provinces du Centre du Canada vis-à-vis des provinces de l'Ouest. Pour l'instant, cela démontre tout simplement que le Québec n'est pas si différent que cela sur la question des armes à feu.

Une deuxième conclusion que nous pourrions, et devrions à mon avis, tirer de ces résultats est qu'il existe des gens qui pensent comme nous dans toutes les provinces, quel que soit notre point de vue. Pour les partisans du maintien du registre, ces millions de Canadiens qui pensent comme nous sont et devraient être considérés comme des alliés potentiels dans notre lutte pour sauvegarder le registre des armes à feu, des alliés qui connaissent bien leur milieu et qui seraient en mesure d'influencer leurs voisins indécis.

Prenons le cas de la question du sondage où une différence semble se dégager dans les opinions des Québécois vis-à-vis de celles des autres Canadiens : « Do you support or oppose scrapping the long gun registry ? ». 51% des Québécois s'opposent à l'abolition du registre, contre 34% d'Ontariens et 28% de Britanno-colombiens, dont environ 25% n'ont pas d'opinions arrêtés sur le sujet. Plutôt que de souligner à grand trait cette différence de 17% et de la brandir en disant « Les Québécois sont différents» ou « Le Québec est à part », et même de l'utiliser éventuellement comme une autre raison de se séparer, pourquoi le Bloc ne s'allie-t-il pas avec l'écrasante majorité de députés libéraux pour tenter de convaincre les 24% d'indécis de la valeur de l'importance du registre ? Pour ma part, je trouverais plus acceptable que le chef du Bloc fasse une tournée canadienne pour défendre le registre que pour promouvoir la souveraineté, sans toujours souligner comme il le fait la 'différence' et la 'distinction' du Québec.

Des discussions constitutionnelles aux débats sociaux et politiques autours d'enjeux précis comme celui du Registre des armes à feux, la 'différence' du Québec est invoquée de façon constante, comme un dogme religieux. Or cette perception de notre différence est le fruit d'une construction idéologique concertée entre l'intelligentsia et les politiciens nationalistes, laquelle nuit aux Québécois plutôt qu'elle ne les sert. L'exemple de l'analyse du sondage sur la question des armes à feu fait aujourd'hui par un journaliste du Devoir n'en est qu'un parmi tant d'autres. Il suffit d'ouvrir les yeux, de questionner l'utilité de chercher la différence plutôt que les points communs, et de voir les autres Canadiens comme des alliés dans la résolution de nos problèmes communs.

Philippe Allard
Candidat du Parti libéral du Canada dans Laurier-Ste-Marie

http://www.visioncritical.com/2010/08/two-in-five-canadians-would-scrap-long-gun-registry
http://www.ledevoir.com/politique/canada/294909/armes-a-feu-l-abolition-du-registre-divise-les-canadiens

dimanche 22 août 2010

Le Top 20 "Je me souviens" : le palmarès des 20 ans du Bloc

Le 13 août 1990, le Bloc Québécois, premier parti politique de l’histoire du parlement canadien voué à la séparation du Québec, élisait son premier député à l’occasion d’une élection partielle dans la circonscription de Laurier-Sainte-Marie, un certain Gilles Duceppe.

Depuis ce jour, le Bloc Québécois se présente comme un parti, comme le seul parti, capable de représenter les intérêts du Québec.

Or, rien n’est plus contraire à la réalité. Le Bloc ne représente pas les intérêts des Québécois et des Québécoises et il a su le prouver à maintes reprises depuis sa création.

Si les électeurs ont le droit de voter pour le Bloc Québécois, ils ont aussi le droit d'avoir l'heure juste sur les positions et les gestes posés par ce parti au fil des ans.

C’est pourquoi il convient de profiter de cet événement important que constitue le 20e anniversaire de l’élection de Gilles Duceppe pour montrer à quel point le Bloc Québécois nuit au Québec et au Canada en rappelant certains moments clés où les intérêts des Québécois et des Québécoises n’étaient pas la priorité du Bloc. Vous aussi dites : je me souviens !

Bonne lecture !

Philippe Allard
Candidat du Parti libéral du Canada dans Laurier-Sainte-Marie

Le top 20 « Je me souviens » : Le palmarès des 20 ans du Bloc



1ère et 2e positions - Un référendum perdu, une présence qui s'éternise.
Pour terminer ce palmarès, deux dates marquantes. Le 30 octobre 1995 eut lieu le deuxième référendum sur la souveraineté du Québec. La participation active de la cinquantaine de députés du Bloc Québécois, alors opposition officielle à Ottawa, à la campagne référendaire contribua à amener le pays au bord de la rupture. Celle-ci aurait eu des conséquences économiques, juridiques et sociales extrêmement graves pour les Québécois, selon les analyses d'une très grande majorité d'experts. Que les députés du Bloc, qui constituaient plus des deux-tiers de tous les députés québécois, n'aient été en mesure de convaincre une simple majorité de citoyens de la valeur de l'option souverainiste, témoigne du décalage qui existe, et qui existe toujours, entre la population québécoise dans son ensemble et les élus du seul parti souverainiste à Ottawa. Référendum après référendum, sondage après sondage, à de très rares exceptions près correspondant à autant de poussées éphémères de fièvre nationaliste, une majorité de Québécois affirment qu'ils ne veulent pas de la séparation, et le Bloc persiste depuis sa création à faire croire le contraire.

Mauvais perdants, le 31 octobre 1995, au lendemain du référendum, les députés du Bloc refusèrent d'avouer qu'ils s'étaient trompés et de plier bagage. Pourtant, un des premiers engagements de son fondateur, Lucien Bouchard, fut que la présence du Bloc à Ottawa serait temporaire : pas question de s'éterniser. Or, depuis ce jour, le Bloc n'a fait avancer ni la souveraineté du Québec, pas plus qu'il ne fait progresser le pays. Là est tout le drame de la présence du Bloc à Ottawa : son incapacité à exercer une influence déterminante et positive sur le choix des politiques qui sont prises au nom des Québécois et des Canadiens. Depuis ce jour du 31 octobre 1995, le gaspillage d'énergie, de ressources et de compétences par les quelques 120 députés bloquistes pour faire valoir l'option souverainiste empêche les Québécois de contribuer à l'avancement de leur pays...en attendant ad vitam aeternam un référendum gagnant, ou la disparition tranquille du Bloc quand les Québécois seront convaincus à quel point il ne travaille pas réellement dans leur intérêt.

3e position - Quand nul n'est prophète en son pays...
Réalisant peut-être (on peut toujours rêver !) que les Québécois étaient devenus insensibles aux efforts faits par son parti depuis 20 ans pour promouvoir la souveraineté/séparation du Québec, le chef du Bloc a récemment décidé d'orienter ses actions vers l'extérieur en cherchant à convaincre la communauté internationale de la nécessité et de l'imminence d'un troisième référendum. Le 9 juin dernier, il utilisa sa position de chef d'un parti politique fédéral et les armoiries de la Chambre des communes à Ottawa pour faire la promotion de la souveraineté du Québec auprès de 1600 personnalités, chefs d'état, parlementaires, journalistes, leaders syndicaux de tous les pays, en leur envoyant une lettre dans laquelle l'Histoire est réécrite à l'encre souverainiste. Ce que la lettre oubliait de spécifier, c'est qu'une majorité bien nette de Québécois ne souhaitent pas la séparation/souveraineté, ou même de troisième référendum sur la question. Quel intérêt les Québécois peuvent-ils avoir à ce qu'on leur attribue à tort une volonté de se séparer lorsqu'on s'adresse à la communauté internationale ? Nous sommes une majorité de Québécois à croire que nos intérêts n'ont clairement pas été défendus par la propagande internationale du Bloc.

Pour adhérer au groupe Facebook Contre la propagande internationale du Bloc, cliquez ici : http://www.facebook.com/?sk=2361831622#!/group.php?gid=134525013225749

4e position - Le Bloc cherche la disparition du fédéral du paysage québécois

Chaque fois qu’ils en ont l’occasion, les députés bloquistes demandent que le gouvernement fédéral disparaisse de la vue, et de la vie, des Québécois. Un exemple récent peut-être trouvé dans les demandes de cession des terrains appartenant au fédéral dans la région de Québec, en février 2009. Présentant le gouvernement fédéral comme celui d’une nation étrangère, le Bloc demanda dans une rhétorique guerrière que les Plaines d’Abraham et les terrains de l’Assemblée nationale soient cédés au gouvernement de la province. Les Plaines d’Abraham, un de lieux fondateurs du Canada, sont gérées et mises en valeur par la Commission des champs de bataille nationaux, depuis sa création en 1908, afin d’honorer la mémoire des combattants français et anglais. Cette tendance navrante à chercher la disparition du fédéral du paysage québécois s’applique également au drapeau canadien, dont la présence, minimale au demeurant, au Québec est perçue comme une insulte, ou pire, comme une déclaration de guerre par le gouvernement canadien. Ayant voté deux fois contre la séparation et ainsi témoigné avec force de leur attachement au Canada, les Québécois n’ont-ils pas le droit de voir flotter le drapeau canadien dans le paysage québécois ?

5e position - Le Bloc capitule en appuyant l’entente à rabais sur le bois d’œuvre

En appuyant la capitulation des conservateurs de Stephen Harper dans l’entente à rabais du 27 avril 2006 sur le bois d’œuvre, le Bloc Québécois a privé l’industrie forestière d’une somme compensatoire de 1 milliards de dollars à laquelle elle avait pourtant droit. La moitié de cette somme fut d’ailleurs remise directement à ses compétiteurs américains, qui l’ont utilisé depuis pour accroître leur productivité et la mise en marché de leurs produits au Canada, aggravant les effets de la crise économique de 2008. Un parti responsable et réellement soucieux des intérêts des travailleurs aurait exigé que le gouvernement défende les droits de l’industrie forestière canadienne reconnus par les cours internationales, les jugements ayant toujours été favorables au Canada dans le conflit qui l’opposait aux États-Unis dans ce conflit. En succombant à la pression exercée par le gouvernement conservateur et à l’attrait d’une entente à rabais engageant l’industrie et le gouvernement pour plusieurs années, le Bloc n’a contribué en rien à régler les problèmes structurels de cette industrie, tout en semant l’inquiétude des acteurs de plusieurs autres secteurs similaires de l’économie, qui se demandent s’ils ne feront pas eux aussi l’objet de concessions du même genre dans le cas de conflits futurs.

6e et 7e position - Quand le chef du Bloc vend la séparation aux Canadiens

En janvier 2005 et avril 2010, le chef du Bloc entreprit deux vastes tournées qui l’amenèrent aux quatre coins du pays. Une grande majorité de Québécois ne voulant rien savoir d’un référendum et encore moins de la séparation du Québec, Gilles Duceppe décida d’enfiler ses habits de colporteur de la souveraineté en ‘terre étrangère’. Plutôt que de chercher avec les autres Canadiens soucieux de progrès, de développement et de solidarité, des solutions à des problèmes qui touchent la vie des gens ou pour mettre sur pied de projets exaltants bénéfiques pour tous, le chef du Bloc préféra utiliser cette tournée pour expliquer à nos compatriotes que le Canada serait bien mieux sans le Québec. Or, les Canadiens vivant à l’extérieur du Québec savent à quel point Gilles Duceppe se trompe. Un leader qui a à cœur les intérêts des Québécois chercherait avant tout à promouvoir le savoir-faire des Québécois, mais également à apprendre des autres Canadiens et à collaborer avec eux pour faire avancer le pays. Cette transmission de savoirs et de compétences entre les Québécois et les autres Canadiens est tristement absente de la mentalité bloquiste, et rien n’a mieux illustré cette absence que les deux dernières tournées pancanadiennes du député de Laurier-Sainte-Marie.

8e position - le Bloc, allié de l'industrie du tabac

Québécois, quand le Bloc affirme défendre vos intérêts, méfiez-vous ! En décembre 1996, le gouvernement de Jean Chrétien décidait de s’attaquer à un problème majeur affectant la santé des Canadiens, particulièrement chez les jeunes : le tabagisme. En déposant le projet de loi C-71 (Loi sur le tabac), le ministre de la santé de l’époque cherchait notamment à réduire l’exposition des jeunes à la publicité liée au tabac, en ciblant particulièrement les commandites d’événements sportifs et culturels. Pour le Bloc, cela représentait une attaque innommable contre les intérêts du Québec, estimant que l’interdiction de la publicité liée aux commandites par les compagnies de tabac allait gravement nuire à l’industrie culturelle et touristique de la province. Fort de l’appui politique des députés du Bloc et de l’opposition de ces derniers aux groupes faisant la promotion de la santé, l’industrie du tabac a forcé le gouvernement à retarder l’implémentation complète de la loi jusqu’en 2003. Or, le cataclysme économique prévu par le Bloc ne s’est pas produit, bien au contraire. Force est de constater que le Bloc n’a pas été en mesure de saisir où se trouvaient réellement les intérêts des Québécois, quand on sait que les produits du tabac tuent davantage que les accidents de la route, les suicides, l’alcool et le SIDA combinés.

http://www.nsra-adnf.ca/cms/index.cfm?group_id=1272

Pour lire les débats parlementaires autour de Loi sur le tabac :

http://www.hc-sc.gc.ca/hc-ps/pubs/tobac-tabac/pleadings-argumentation/appendix-annexe7a-fra.php

9e position - Le Bloc cherche la division, plutôt que le partage et la solidarité

Dans chacun des ‘dossiers’ dans lesquels ils interviennent, les députés et le chef du Bloc Québécois ne cessent d’affirmer que les Canadiens et les Québécois sont des espèces différentes et que leurs différences sont irréconciliables. Quels intérêts les Québécois peuvent-ils bien avoir à se faire mettre dans la gorge un tel mensonge. Les Canadiens de toutes les provinces n’ont-ils pas intérêt à vivre dans environnement sain ? Les familles à bas revenus de partout au Canada n’ont-elles pas intérêt à avoir accès à des logements abordables ? Chaque Canadien n’a-t-il pas un même intérêt que les autres à avoir une alimentation saine ? Les chercheurs et les scientifiques Québécois n’ont-ils pas tout intérêt à tisser des liens étroits avec leurs collègues de partout au pays pour produire les connaissances dont tous les Canadiens ont besoin maintenant ? Contrairement à ce qu’affirme le Bloc, les Québécois ont plutôt intérêt à ce que leurs leaders leur montrent à quel point leurs concitoyens de partout au pays partagent des préoccupations et des espoirs communs : c’est uniquement en faisant cela que nous pourrons tous progresser.

10e position - 1 sur 195 : la moyenne au bâton du Bloc en terme de législation
Le 7 novembre 2003, le projet de loi C-459 visant à instituer le Jour commémoratif de l'Holocauste recevait la sanction royale. Or, la particularité de ce projet est d’être le seul projet émanant d’un député du Bloc Québécois à s’être transformé en une loi. Depuis que les statistiques sur les projets de loi et leur statut ont été mises en ligne il y a 10 ans, les députés du Bloc ont déposé pas moins de 195 projets de loi. De ce nombre, seul le projet de loi C-459 a franchi toutes les étapes de la législation. 1 sur 195. Pendant ce temps, les partis deux partis ayant formé le gouvernement depuis dix ans ont proposé au-delà de 1500 projets, dont 268 ont reçu la sanction royale. À lui seul, le Parti libéral du Canada a transformé en législation 153 projets de loi, une contribution bien concrète, répondant aux besoins réels des Canadiens de toutes les provinces. Un grand nombre de ces projets de lois émanèrent évidemment de députés québécois. Voilà toute la différence entre le fait d’être dans l’opposition et de faire partie du gouvernement.

Pour accéder à ces statistiques: http://www2.parl.gc.ca/Sites/LOP/LEGISINFO/index.asp?Language=F&Session=0&List=genstaNe&ses=0&an=&mn=&PAId=2

11e position – Les Anglophones du Québec, cette minorité oubliée par le Bloc

Il suffit de jeter un coup d’œil sur le site web du Bloc Québécois pour comprendre le type de société que ce parti propose : une société où les Anglophones sont considérées comme des citoyens de seconde zone. Les Anglophones, comme les autres Québécois, n’ont-ils pas intérêt à connaître les positions du Bloc sur l’économie, l’environnement et la culture ? Comment le Bloc Québécois peut-il prétendre défendre les intérêts du Québec en affirmant du même souffle que les Anglophones sont une minorité gâtée et en refusant de s’adresser à eux dans leur langue dans ses outils de communication ? Quand Gilles Duceppe sort son anglais, ce n’est pas pour s’adresser à ses concitoyens anglophones du Québec, mais pour vendre l’idée de séparation au reste du pays et à l’étranger. Quelle crédibilité le Bloc peut-il avoir lorsqu’il demande que les droits des minorités francophones soient respectés dans le reste du Canada ? Non, l’unilinguisme du Bloc n’est pas à l’image de la société québécoise.

www.blocquebecois.org

13e et 12e positions. Deux occasions ratées de servir le Québec

Le 14 juin 2005 et le 12 mai 2007, Gilles Duceppe met fin au suspense sur l’avenir de sa carrière en politique fédérale en décidant de demeurer chef du Bloc Québécois. En optant à deux reprises de rester dans une formation qui n’exercera jamais le pouvoir, Gilles Duceppe n’a pas démontré le leadership nécessaire pour faire avancer concrètement les intérêts des Québécois. En devenant chef d’un parti politique provincial, Gilles Duceppe, parlementaire d’expérience et homme politique chevronné, aurait pu apporter une contribution concrète, comme c’est le cas pour les quelques 120 personnes qui ont été élus bloquistes au fil des ans. De l’avis de la chroniqueuse Chantal Hébert : ce parti «représente un immense gaspillage de talents, dans la mesure où la plupart des membres du Bloc ne connaîtront jamais d'autre vie que celle d'un député d'opposition et n'auront pas l'occasion de mettre leur imposant bagage au service d'un gouvernement». Un tel gaspillage est-il vraiment dans l’intérêt des Québécois ?

http://www.ledevoir.com/politique/canada/84079/en-attendant-duceppe et http://www.ledevoir.com/culture/livres/133284/le-bloc-quebecois-au-service-du-canada

14e position. Des cabinets fantômes, voilà tout ce que le Bloc peut offrir

Le 7 août 2004, au lendemain d’une élection où il a remporté une majorité de siège au Québec, le chef du Bloc fait le dévoilement de son cabinet fantôme. L’attribution de poste à l’ensemble de ses députés sert peut-être la carrière et l’acquisition d’expérience professionnelle chez ces derniers, mais les Québécois et Québécoises méritent mieux que d’être représentés par des apparences qui ne font, au bout du compte, que critiquer et qui n’ont pas de prise sur les décisions. Le Chef du Bloc ne peut-être sérieux lorsqu'il prétend que cela va permettre de bien défendre les intérêts des Québécois. Les cabinets fantômes du Bloc hanteront-ils les Québécois encore longtemps ?

http://www.ledevoir.com/politique/canada/60870/bloc-quebecois-un-cabinet-fantome-qui-n-oublie-personne

15e position - Le Bloc Québécois laisse tomber les itinérants

Le 5 mai 2010, malgré les demandes expresses des organismes québécois luttant contre l’itinérance, le Bloc Québécois se joint aux conservateurs pour voter contre un projet de loi (C-304) visant à assurer aux Canadiens un logement sûr, adéquat, accessible et abordable. Selon le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), « On estime qu’entre 150 000 et 300 000 personnes se retrouvent sans abri à chaque année au Canada ». Le Bloc s’est opposé à ce projet tout simplement parce qu’il prévoyait la mise sur pied d’une politique nationale. Le Bloc ne bloque pas uniquement l’accès des Québécois à leur gouvernement; ils bloquent aussi les tentatives de mettre sur pied des politiques progressistes dont pourraient bénéficier tous les Canadiens, sous le douteux prétexte qu’il s’agit de politique nationale, donc pan-canadienne. Les libéraux, eux, ont voté pour ce projet. Voir le communiqué du FRAPRU demandant la collaboration du parlement pour ce projet :

http://www.frapru.qc.ca/spip.php?article507

16e position - Le Bloc attaque le multiculturalisme

Le 11 octobre 2007, le chef du Bloc Québécois va contre les intérêts des Québécois appartenant à des minorités ethniques en s’attaquant à la politique du multiculturalisme et en demandant que le Québec en soit exempté. En affirmant comme il l’a fait que les ‘valeurs québécoises’ n’incluaient pas celles à la base de la politique du multiculturalisme, en ignorant comme il l’a fait les bienfaits d’une politique qui a fait ses preuves pour l’intégration des immigrants et en refusant aux communautés issues de l’immigration qui souhaitent de préserver en sol canadien une partie de leur culture, le chef du Bloc refuse de prendre en compte les intérêts des Québécois nés à l’étranger et des Québécois ‘pure laine’ qui apprécient cette diversité. Affirmer que cela va à l’encontre des valeurs québécoises et des chances de survie de la culture francophone est tout à fait contraire à la réalité.

http://www.vigile.net/Duceppe-slams-multiculturalism

17e position - Les fausses victoires du Bloc

14 avril 2010, le Bloc annonce sur son site avoir emporté une énième victoire, cette fois-ci en faveur des créateurs et des artistes. Cette façon de faire du Bloc doit être dénoncée, parce derrière cette rhétorique victorieuse n’est associée aucune victoire concrète modifiant concrètement la qualité de vie des groupes au nom desquels le Bloc crie victoire. En annonçant sans cesse qu’il remporte des victoires en leur nom, pour chaque petite procédure parlementaire mise de l’avant et pour chaque vote en première lecture remporté, il crée l’illusion dans l’esprit des citoyens que même en étant dans l’opposition éternelle, le Bloc peut apporter quelque chose de concret. Or, il n’en est rien : la plupart des victoire du Bloc sont des victoires parlementaires sans conséquences qui ne modifieront pas la vie des gens. Les Québécois n’ont aucun intérêt à ce qu’on leur annonce sans cesse des fausses victoires.

Pour voir un exemple de fausse victoire : http://www.blocquebecois.org/bloc.aspx?bloc=2fe108b1-6f4f-4599-ae0b-1d966116e39d

18e position - Le Bloc nuit aux efforts diplomatiques du Canada
Le 13 mai 2010, le chef du Bloc Québécois Gilles Duceppe affirme que le Canada ne mérite pas faire faire partie du Conseil de sécurité sous les Conservateurs. Cette sortie allait à l’encontre des intérêts des Québécois, qui se soucient, comme les autres Canadiens, de l’influence que leur pays peut exercer dans le monde. Les Québécois, comme les autres Canadiens, ont besoin d’un gouvernement capable de faire entendre sa voix dans les forums internationaux. On peut critiquer le gouvernement en place sans nuire aux efforts diplomatiques visant à accroître l’influence du Canada dans le monde.

(http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/201005/13/01-4280236-duceppe-le-canada-ne-merite-pas-un-siege-au-conseil-de-securite.php)

19e position - Le Bloc joue la carte identitaire

Le 15 octobre 2007, à l’aube de la rentrée parlementaire, le chef du Bloc Québécois affirme haut et fort que son parti entend jouer la carte identitaire pour contrer le vote conservateur. Une telle affirmation était totalement irresponsable tant son potentiel de division était grand. Jouer la carte identitaire, cela signifie diviser les Québécois entre les pures laines et les ‘autres’. Le plus haut intérêt des Québécois de toutes origines, en premier lieu des Québécois francophones, est d’être représenté par un parti qui ne cherchera pas à les diviser pour des raisons de culture, de langue ou de religion.

http://www.ledevoir.com/politique/canada/160564/rentree-parlementaire-le-bloc-jouera-la-carte-identitaire

20e position - Le Bloc rejette le gouvernement progressiste majoritaire

Le 11 octobre 2008, Gilles Duceppe affirmait, en pleine campagne électorale que les Québécois seraient mieux servis par un gouvernement minoritaire, craignant l’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire. S’il avait vraiment eu à cœur les intérêts des Québécois, il aurait affirmé haut et fort qu’un gouvernement fédéral progressiste, humain et responsable devrait être élu en majorité. Une telle déclaration fut une énième démonstration que le Chef du Bloc mettra toujours les intérêts de son parti au dessus des intérêts des Québécois et des Québécoises.

http://www.ledevoir.com/politique/canada/210273/un-gouvernement-minoritaire-servirait-mieux-le-quebec

mercredi 28 juillet 2010

Quand les conservateurs laissent tomber les minorités

Décidément, l’été 2010 aura été celui où le gouvernement Harper aura déterré la hache de guerre contre les minorités. Quelques jours après que le ministre de l’Industrie, Tony Clement, eut annoncé son intention d’abolir le caractère obligatoire de la version longue du recensement, deux autres ministres conservateurs ont affirmé vouloir de leur côté abolir les politiques d’équité en emploi dans la fonction publique fédérale.

Ces deux mesures destructrices sont complémentaires. En retirant l’obligation de remplir la version longue, laquelle comprend une foule de questions touchant les conditions de vie des personnes vivant en situation de minorité, on prive les fonctionnaires, les responsables d’organismes oeuvrant auprès des immigrants, des femmes, des autochtones et des personnes handicapées, les chercheurs en sciences sociales et les intervenants, de données scientifiquement et statistiquement valides et représentatives. C’est ce qui a poussé le statisticien en chef de Statistique Canada, Monsieur Munir Sheikh, à remettre sa démission. Comment cela touche-t-il aux minorités ? Tout simplement parce que les catégories de personnes qui sont les plus susceptibles de ne pas remplir la version longue si elle n’est pas obligatoire seront précisément les personnes faisant partie des groupes minoritaires discriminés. Les personnes qui oeuvrent auprès de ces groupes auront ainsi moins d’informations pour comprendre ce qui bloque leur pleine participation à la société et il sera beaucoup plus difficile de mettre en place des politiques adaptées à leur réalité.

Parmi ces politiques se trouvent celles liées à l’équité en emploi. Or il se trouve que les conservateurs, par le truchement des ministres responsables de la fonction publique et de l’immigration, ont décidé de mettre la hache dans ces politiques également, et ce pour aucune raison valable.

Force est de constater que pour certains, cela représente une belle initiative des conservateurs. C’est le cas de Mathieu Bock-Côté, qui affirmait dans une chronique que la discrimination positive qu’on associe à tort ou à raison à l’équité en emploi était un scandale. Je me contenterai ici de ne citer qu’un passage particulièrement représentatif d’une certaine tendance : « Un mot d’abord sur la vision de la société des partisans de la discrimination positive. Selon eux, la société occidentale serait un système d’exclusion raciste et sexiste. Une ‘majorité blanche’ exercerait son hégémonie sur les grandes institutions et les ‘minorités’ seraient ghettoïsées, marginalisées. » Par cette seule phrase, il cherche à discréditer tous ceux et celles qui travaillent jour après jour à améliorer le sort de millions de personnes en situation minoritaire.

Une telle enflure des mots a pour effet de masquer la réalité qu’ils sont censés désigner.

La réalité est que les politiques d’accès à égalité ont pour objectif de compenser les effets d’une discrimination structurelle et statistiquement prouvée, qui s'accumule toute une vie et qui commence dès le choix d'un médecin de famille par la femme somalienne enceinte, qui se poursuit lors de la recherche d'un logement par la famille d’Africains ou d'Arabes, et qui continue lors du choix de la garderie, qui prend la forme du profilage racial, qui se concrétise dans des conditions de travail exécrables vécues par les aides familiales philippines, à travers les problèmes de quartiers, la prévalence de drogues et l'omniprésence de la criminalité, les gangs de rue, les prisons où sont surreprésentés les Noirs et les universités où les minorités visibles et les autochtones sont sous-représentés, par les plafonds de verre qui bloquent l’accès des femmes aux postes de pouvoir et qui limitent leur salaire, qui s’incarne dans le racisme déguisé lors des entrevues d’embauches, dans la non reconnaissance des diplômes quand on a eu le malheur de faire sa médecine ou son droit dans université étrangère qui n’est pas de la Ivy League. La discrimination existe et c’est elle qu’il faut combattre. Les politiques d’accès à égalité sont une des nombreuses mesures, imparfaites certes, qui existent pour lutter contre ce problème de société.

Il y a tout un monde de différence entre une société volontairement et ouvertement raciste, ce que le Québec n’est pas, et une société où les discriminations existent implicitement en s’insérant de façon suffisamment fréquente dans les interactions pour que des groupes entiers soient systématiquement désavantagés. Seules la malhonnêteté intellectuelle ou l’ambition politique peuvent empêcher de voir que la société québécoise et canadienne est exempte de ce triste phénomène.

L’utilisation accrue de la stratégie politique et rhétorique bassement populiste qui consiste à mobiliser le réflexe de défensive que nous avons tous lorsqu’on se fait accuser de racisme est extrêmement préoccupante. Plutôt que de nier la réalité de la discrimination structurelle vécue par les minorités, les intellectuels et les gouvernements qui se soucient vraiment des gens et de la vérité devraient plutôt chercher à la comprendre, à la documenter et à la combattre. Malheureusement pour nous tous, les Stockwell Day, les Jason Kenny et les Mathieu Bock-Côté de ce monde n’en ont cure.

Et Monsieur-et-madame-tout-le-monde là-dedans ? J’aime croire que les ‘gens ordinaires’ ont le désir de vivre dans une société solidaire, plutôt que dans une société où chacun, y compris les personnes appartenant à des groupes discriminés, est laissé à soi-même. La tendance conservatrice à voir dans les ‘gens ordinaires’ des individus qui ne se soucient que d’eux-mêmes est simplement indigne de ce à quoi nous pourrions tous aspirer.

La blanche majorité mérite mieux que de servir de prétexte politique pour attaquer les minorités.

mardi 13 juillet 2010

Le G20, les ouvriers chinois et nous

Coin Spadina et Queen, Toronto

Alors qu’une vague de suicides fait des ravages parmi les ouvriers chinois, alors que dans le golfe du Mexique une catastrophe écologique d’une ampleur inégalée et causée par l’activité humaine menace l’un des écosystèmes les plus fragiles de la planète et tandis que l’humanité entière se remet de peine et de misère de la plus grave récession depuis les années 30, récession causée par les spéculateurs et l’irresponsabilité du monde financier, on ne devrait pas s’étonner que des gens descendent dans la rue pour manifester leur opposition, leur doute, leur crainte et leur colère face aux dirigeants de la planète.

Face à cette diversité de problèmes causés par une mondialisation si mal encadrée, on ne devrait pas s’étonner qu’une foule également diversifiée de manifestants aux opinions hétéroclites et aux revendications parfois incompatibles entre elles ne se bouscule, et ne nous bouscule par le fait même, pour hurler son mécontentement.

Or, en décidant de tenir les sommets du G20 et du G8 à Toronto, Stephen Harper s’est assuré qu’aucun message critique légitime ne transpercerait le double mur qu’il a lui-même érigé entre les manifestants et les dirigeants du monde, d’une part, et entre les manifestants et les citoyens canadiens, d’autre part.

Alors qu’il aurait pu être une occasion de discussion, de débat et d’écoute autour de préoccupations légitimes touchant tant les Canadiens que les citoyens de pays moins riches et moins démocratiques, le sommet de Toronto a permis à un conservatisme bien de chez nous, Made in Canada/Fabriqué au Canada, de s’affirmer et de se galvaniser tant à travers les démonstrations de force de nos forces policières et de nos services de sécurité qu’à travers l’atteinte d’un consensus politique réactionnaire pour le statut quo.

Ce conservatisme canadien nouvellement assumé s’est notamment manifesté médiatiquement par l’attention accordée aux casseurs, amateurs et professionnels. En donnant les clés de la ville aux casseurs et aux extrémistes, Stephen Harper leur a donné par le fait même la une des journaux, privant ainsi des manifestants très majoritairement pacifiques mais désorganisés d’une opportunité de passer leur message et d’ouvrir, qui sait, un débat sur la manière dont la mondialisation devrait s’effectuer. À travers ce silence imposé par le brouhaha et les bruits assourdissant des vitres cassées, c’est la voix de ceux et celles qui sont les plus durement touchés par la mondialisation qu’on a bâillonnée. Un vrai leader se serait soucié de chercher à écouter, pas de faire taire et d’emprisonner.

La mondialisation pourrait être une source de progrès, un mot qu’on semble avoir banni de notre vocabulaire politique, mais perd tout son sens si des manifestants pacifiques se retrouvent entre quatre murs pour avoir eu la malchance de s’être trouvés sur le chemin de policiers « qui ne font que leur travail » ou quand, à l’autre bout du monde, des travailleurs s’enlèvent la vie parce qu’ils trouvent leurs conditions de travail insupportables. Quand vient le temps de réfléchir aux liens entre la croissance du PIB mondial et notre capacité à vivre une vie libre et épanouie, il y a au moins de la place pour un débat. Malheureusement pour les Canadiens et les ouvriers chinois, rien n’est plus étranger à Stephan Harper.

mardi 15 juin 2010

Lettre à la communauté internationale pour contrer la propagande du Bloc

Comme vous le savez sans doute, les citoyens canadiens vivant au Québec bénéficient d’un ensemble de droits et d’un niveau de vie qui ont peu d’égal dans le monde. Or, un mouvement visant la séparation du Québec du Canada continue de souhaiter de mettre en péril ces acquis en préparant le terrain pour un troisième référendum.

Le désir de conserver leurs droits a en effet poussé des millions de Québécoises et de Québécois à se prononcer à deux reprises contre l’idée de la séparation du reste du Canada. J’aimerais attirer votre attention sur quelques faits qui vont à l’encontre de quelques mythes qui sont transmis par le mouvement séparatiste au Québec, incarné politiquement au niveau provincial par le Parti Québécois et au niveau fédéral par le Bloc Québécois. Vous serez ainsi en mesure d’informer les décideurs de votre pays lorsqu’ils seront appelés à se prononcer sur la pertinence ou la désirabilité des prochaines démarches référendaires par le gouvernement québécois.

Le statut constitutionnel du Québec au sein de la fédération canadienne fait l’objet d’un débat constant depuis de nombreuses années. Après que la population québécoise eût refusé la séparation du Québec, lors d’un premier référendum en 1980 mis de l’avant par le gouvernement provincial du Parti Québécois, le gouvernement canadien, dirigé lui aussi par un Québécois, Pierre Elliot Trudeau, a décidé de renforcir la souveraineté de tous les Canadiens en rapatriant, en 1982, la constitution du pays à Ottawa, la capitale du Canada. En plus des textes constitutionnels déjà existants, le premier ministre libéral de l’époque a également offert aux Canadiens une Charte des droits et libertés, dont le but est de protéger les droits des citoyens contre les actions, les politiques et les lois des gouvernements fédéral et provinciaux. Depuis ce temps, dans peu de pays les droits et libertés des personnes sont aussi bien protégés qu’au Canada.

Or, lors des négociations entre le gouvernement fédéral et les dix gouvernements provinciaux en vue du rapatriement de la constitution, le gouvernement séparatiste du Parti Québécois, dirigé par René Lévesque, a refusé de signer l’entente qui donnait une constitution et une Charte des droits et libertés aux citoyens canadiens vivant au Québec. Depuis ce refus, le statut constitutionnel du Québec est dans une zone grise et fait l’objet de tractations politiques qui n’en finissent plus. Encore aujourd’hui, il ne suffirait que d’une signature par le premier ministre du Québec pour régler le statut constitutionnel du Québec au sein du Canada. Mais tous les gouvernements québécois se sont refusés à le faire, tout simplement parce qu’ils estiment qu’ils perdraient en le signant un important levier de négociation pour l’obtention de pouvoirs supplémentaires vis-à-vis du gouvernement fédéral.

C’est suite à l’échec d’une de ces tractations, connue sous le nom des Accords du Lac Meech, qu’est né en 1990, il y a maintenant 20 ans, le premier parti politique de l’histoire du parlement canadien voué à la séparation du Québec, le Bloc Québécois. Depuis ses premiers jours, le Bloc Québécois utilise l’échec de cet accord qui a mené sa création pour alimenter un sentiment nationaliste qui présente les Québécois comme des victimes du rejet par le reste du Canada. Toutefois, rien n’est plus faux. En effet, pour être accepté, l’accord devait obtenir les signatures des 10 provinces de la fédération canadienne. Or, seules deux provinces refusèrent de signer l’entente, représentant moins de 10% de la population canadienne vivant à l’extérieur du Québec. Voyant que l’accord ne passerait pas, le gouvernement québécois décida lui aussi de ne pas le signer. Percevant et présentant cet ‘échec’ comme une gifle envers le Québec, une poignée de députés québécois au parlement canadien décidèrent de quitter le Parti progressiste conservateur sous la bannière duquel ils s’étaient fait élire et de fonder le Bloc Québécois, poussés par une flambée de sentiments nationalistes telle que le Québec en avait peu connu jusqu’alors.

C’est dans cette atmosphère fortement nourrie de nationalisme que les Québécois ont élu en 1994 avec 44% des votes, le Parti Québécois, dont la création en 1970 avait mené au premier référendum. Or, dans sa plateforme électorale, le Parti Québécois s’était engagé à tenir un second référendum sur la souveraineté du Québec. Ce référendum fut tenu octobre 1995.

Aux côtés du Parti Québécois, plus d’une cinquantaine de députés fédéraux du Bloc Québécois firent campagne pour le camp du ‘Oui’, démontrant toute la tolérance de la culture politique canadienne. Après une campagne extrêmement intense, mais dénuée de toute violence, le résultat fut très serré, le « oui » obtenant 49,4 % des voix. Le taux de participation fut très élevé, alors que 93,5 % des électeurs se sont présentés aux urnes.

Un résultat aussi serré en faveur du oui aurait pu avoir des conséquences désastreuses pour les Québécois, tant au plan économique, que politique et social. En effet, bien que les Québécois d’origine canadienne-française ont voté ‘Oui’ avec une majorité de 60%, il en fut tout autrement pour les Anglo-Québécois et les Québécois nés à l’étranger, qui votèrent ‘Non’ avec une majorité écrasante, faisant dire au chef du Parti Québécois, Jacques Parizeau, le soir du référendum : « C'est vrai, c'est vrai qu'on a été battus, au fond, par quoi ? Par l'argent puis des votes ethniques, essentiellement. Alors ça veut dire que la prochaine fois, au lieu d'être 60 ou 61 % à voter OUI on sera 63 ou 64 % et ça suffira. » Ainsi, de l’aveu même du chef des forces du Oui, il n’y avait pas qu’une catégorie de Québécois, mais bien deux : les Québécois de souche et les ‘Autres’. Ces paroles devinrent la preuve que le projet référendaire était essentiellement un projet par et pour la majorité canadienne-française dans lequel les Anglophones et les immigrants ne se reconnaissaient pas et qui n’était pas fait pour eux. Cela ne fit que renforcer leur conviction, et la conviction de plusieurs Québécois francophones, que le Parti Québécois et le Bloc Québécois n’auraient jamais la capacité de représenter l’ensemble des Québécois.

Face à ce résultat serré, le gouvernement canadien dirigé par le Parti libéral de Jean Chrétien décida de défendre les intérêts des Canadiens vivant au Québec en cas d’un troisième référendum en déposant la Loi sur la clarté suite à un avis de la Cour suprême du Canada l’invitant à agir en ce sens. En effet, selon cet avis, les Québécois ne constituent pas un peuple opprimé par le gouvernement Canadien. En conséquence le gouvernement du Québec ne possède pas, selon le droit international, le droit de procéder unilatéralement à la séparation du Québec du Canada. Faisant suite à cet avis, la Loi sur la clarté stipule que le gouvernement canadien aura l’obligation de négocier avec un gouvernement provincial en cas de victoire référendaire si une majorité claire répond ‘oui’ à une question claire. Même une telle exigence minimale, fondée sur le bon sens et le droit international, représente une calamité pour le Bloc Québécois, qui y voit une ingérence indue du gouvernement canadien.

À l’origine et d’après les souhaits de son fondateur, Lucien Bouchard, la présence du Bloc Québécois à Ottawa ne devait être que temporaire. Or, misant sur une rhétorique nationaliste et populiste, cette formation politique réussit depuis 20 ans à séduire un nombre suffisant d’électeurs pour envoyer un nombre important de députés au Parlement canadien. Pour se faire élire, le Bloc Québécois se pose lui-même comme le défenseur des intérêts du Québec et des valeurs québécoises devant un gouvernement canadien supposément hostile. Rien n’est plus faux, rien n’est plus contraire à la réalité. Le Bloc Québécois, comme le Parti Québécois, son pendant provincial, travaille nuit et jour contre les intérêts d’une majorité de Québécois et de Québécoises qui ont voté contre la séparation du Québec du reste du Canada à deux reprises. Sondage après sondage, l’appui des Québécois à la souveraineté/séparation se situe bien en dessous des 50%. Aujourd’hui, lorsqu’on leur pose la question : « Est-ce que le Québec devrait être un pays séparé du Canada », moins de 35% des Québécois répondent « Oui ». En militant pour la séparation du Québec, le Bloc Québécois ne défend pas les intérêts des anglophones du Québec, dont il n’a jamais défendu les droits, ni des Québécois nés à l’extérieur du pays, ni pour les Québécois francophones qui ont un attachement pour le Canada.

De plus, bien que le Parti Québécois et le Bloc Québécois aient tous deux appuyé la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, ces deux partis refusent de prendre ces droits au sérieux lorsque vient le temps de respecter la volonté des Autochtones vivant au Québec de demeurer au sein du Canada, volonté qui s’est exprimée lors du dernier référendum par une majorité écrasante en faveur du ‘Non’.


Le Bloc Québécois met à profit sa position sur la scène fédérale pour alimenter le ressentiment des Québécois envers le Canada en espérant ainsi créer des ‘conditions gagnantes’ pour la tenue d’un prochain référendum. En utilisant les moyens que donne à ses députés le système parlementaire fédéral, cette formation a de plus intensifié ses activités de promotion de la souveraineté au Québec, mais aussi au Canada et dans le monde. C’est ainsi que récemment, le chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, a utilisé sa position de chef d’un parti politique fédéral et les armoiries de la Chambre des communes à Ottawa pour faire la promotion de la souveraineté du Québec auprès de 1600 personnalités, chefs d’état, parlementaires, journalistes, leaders syndicaux de tous les pays.

Avec votre aide, nous pouvons faire contrepoids à cette entreprise de désinformation de la communauté internationale vouée à la destruction du Canada tel que nous le connaissons : faites-vous porte-parole, auprès des décideurs de votre pays, de l’existence d’une majorité de canadiens vivant au Québec et qui souhaitent de tout cœur que le Québec demeure au sein du Canada.

Pour en savoir plus sur cette démarche, vous pouvez rejoindre le groupe Facebook "Contre la propagande internationale du Bloc / Against Bloc Foreign Propaganda"

Philippe Allard
Candidat du Parti libéral du Canada
Laurier-Sainte-Marie, Montréal(QC), Canada